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Les grandes étapes de l'allaitement

 

Physiologie de l’allaitement

 

Pendant la grossesse, le corps se prépare à allaiter. Les seins se préparent à produire le colostrum.

 

A la naissance, l’expulsion du placenta entraîne une chute d’hormones (progestérone), déclenchant la montée de lait quelques jours plus tard. L’ocytocine fait travailler les muscles pour faire sortir le lait dans la bouche du bébé. Elle est responsable de la livraison du lait.

C’est la succion efficace du mamelon qui fait sécréter ces hormones par le cerveau de la mère. S’il n’y a pas cette extraction du lait par le bébé, il n’y aura pas production de lait en quantité suffisante pour nourrir le bébé. Il est donc important de laisser téter le bébé à la demande !

 

Les hormones ne font pas tout. Il existe à l’intérieur du sein un mécanisme qui régule la production du lait pour répondre à la demande imprévisible de l’enfant.

Ce qui commande le mieux la quantité de lait produite, c’est la fréquence des tétées et leur efficacité : la demande de l’enfant en fonction de son âge, de son poids, de son appétit, de son état de santé.

 

Pour que soit produit le lait dont l’enfant a besoin pour bien grossir, il faut qu’il puisse avoir accès librement au sein, qu’il tète efficacement le temps dont il a besoin et qu’il vide bien les seins pour qu’ils puissent se remplir à nouveau. Une femme peut donc rapidement augmenter sa production de lait en augmentant la fréquence des tétées et l’efficacité de l’extraction du lait, et faire face ainsi à la demande accrue du bébé les jours de pointe (pics de croissance) !

La première tétée

 

A la naissance, le bébé tête pour la première fois quelques moments après être venu au monde. L’idéal serait de le laisser sur sa mère, il trouve généralement le sein tout seul. Les anesthésiants (péridurale) peuvent ralentir les réflexes du nourrisson.

 

Les premiers jours, les seins produisent du colostrum, un liquide épais et jaune d’or. Il a des propriétés nutritionnelles, anti-infectieuses particulièrement bien adaptées aux besoins du nouveau-né. Il permet au nourrisson d’évacuer facilement le méconium contenu dans ses intestins. Le bébé n’a pas besoin de plus les premiers jours. L’estomac d’un nouveau-né est de la taille d’une noisette!

 

Le biberon et les laits artificiels sont à proscrire les premiers jours car il y a trop de risque de confusion sein/tétine. Si des compléments doivent impérativement être donnés pour raisons médicales justifiées, il faut les administrer avec un DAL (Dispositif d’Aide à la Lactation) ou au gobelet.

 

Les premiers jours, la position du bébé et les tétées efficaces sont importantes. Une bonne position et des tétées efficaces donnent un allaitement sans crevasse ni gerçure, une bonne lactation et une bonne prise de poids du bébé.

Il n’est absolument pas utile de peser le bébé avant et après chaque tétée pour voir le nombre de ml de lait ingurgité ! Cette façon de faire ne donne que du stress et des angoisses injustifiées aux parents.

Un bébé recevant suffisamment de lait est un bébé ayant accès au sein à volonté et ayant une succion efficace, mouillant 1 à 5 couches et ayant 1 à 2 selles noires ou vertes foncées par jour.

 

Il est très important de garder le bébé près de soi, même et surtout la nuit. Souvent, on propose de « soulager Â» la mère en mettant son bébé en nursery durant la nuit. Il faut savoir qu’en nursery, le bébé sera mis au milieu d’autres bébés et sera nourris au biberon avec des préparations artificielles pour ne pas « déranger Â» la mère qui se repose. Un nouveau-né doit rester près de sa mère et de son père mais surtout pouvoir avoir accès au sein à la demande. C’est cela qui permettra à la mère de se reposer est de pouvoir dormir avec son bébé qui aura ainsi accès au sein facilement et permettra à tous de dormir sereinement.

 

Le père est très important. Il peut aider Ã  trouver la bonne position pour les tétées (surtout en cas de césarienne). Il peut porter son bébé en peau à peau, en écharpe le temps d’une douche pour la maman, lui donner le bain, le bercer, le changer, etc.

Le père canalise et gère les visites des amis et de la famille en veillant au repos de la mère et de son enfant. L’essentiel est de privilégier leur bien être.

La montée de lait

 

Après 3 ou 4 jours, arrive la montée de lait. Elle peut être retardée par l’administration d’analgésiques durant l’accouchement, en cas de péridurale ou de césarienne. La montée de lait pourra aussi être retardée par les préparations artificielles données au bébé qui ne permettront pas un nombre de tétées suffisantes.

 

Les seins deviennent lourds, chauds, gonflés, ils sont soumis à un fort débit sanguin pour apporter tout ce qu’il faut pour produire du lait. Le lait fabriqué est stocké dans les alvéoles.

Vous pouvez vous soulager en faisant téter votre bébé plus souvent, vous masser sous une douche chaude et exprimer un peu de lait manuellement. Les poches de gel chaud/froid vendues en pharmaci sont efficaces et peuvent être réutilisées ! Proposez toujours les deux seins à votre bébé afin de bien les vider.

L’inflammation des tissus ne durent généralement pas longtemps mais peut être accompagnée d’une fièvre, d’un état de fatigue important. Gardez votre bébé près de vous et faites vous bichonner !

Les premières semaines.

 

De retour à la maison, il faut apprendre à se connaître, à réorganiser le quotidien. Reposez vous et rester avec votre bébé ! Le papa ou les proches pourront prendre le relais le temps d’une douche, de prendre soin de vous. Acceptez les propositions des proches de vous donner un coup de main (ménage, course, vaisselle, petits plats…).

Une fois la lactation en place, la sensibilité des mamelons diminuent, les seins s’assouplissent avec des tétées régulières et efficaces.

Plus le bébé boit, plus la production de lait est abondante, pas besoin de prendre de stimulant. Il est important d’avoir une alimentation équilibrée et nutritive afin d’éviter les coups de fatigue. Aucun aliment n’est à proscrire(sauf l’alcool).

 

Les signes d’une tétée efficace : le bébé a la bouche grande ouverte, il recouvre une grande partie de l’aréole avec sa bouche. Les lèvres sont retroussées, la lèvre inférieure touche presque le menton. La succion se fait en de grandes salves « d’appel Â» sans interruption.  Le mouvement est lent et régulier, le bébé déglutit bien. Le bébé respire en tétant, les pauses sont rares et courtes. Proposez le deuxième sein lorsque le bébé vient d’en vider un et qu’il le lâche.

La déglutition s’accompagne souvent d’un petit bruit caractéristique à chaque enfant que toutes les mamans reconnaissent ! Certains bébés font beaucoup de bruit quand ils tètent, c’est leur façon d’apprécier !

 

A la fin de la tétée, le bébé tète pour son plaisir. Le rythme se ralentit, la succion se fait par petits à-coups, les pauses sont plus longues, la déglutition se fait rare. Souvent, le bébé s’endort au sein, profitez en pour vous allonger à côté de lui et vous reposer.

Après chaque tétée, la tétée suivante se prépare !

 

Les signes montrant qu’un bébé se nourrit suffisamment : 5 à 8 couches mouillées par jour, selles fréquentes, jaune d’or, un peu grumeleuses.

Vers 3 semaines, il y a généralement un pic de croissance du bébé. Les pics de croissance ont généralement lieu vers 3 semaines, 6 semaines, 3 mois, 6 mois et vers 12 mois. Ce sont des stades d’évolution important du bébé.

La production de lait va augmenter pour faire face à la demande plus importante de l’enfant. Cela dure généralement 2-4 jours. Ne vous inquiétez pas même si votre bébé parait « avoir faim Â» et que vous pensez « ne plus avoir de lait Â», cela n’est pas possible tant que votre bébé tète à la demande et la durée qui lui convient. Reposez vous au maximum avec votre bébé!

Les premiers mois

 

Vers 4 à 6 semaines d’allaitement, le lait de transition (celui qui suit le colostrum) devient du lait mature. L’allaitement maternel devient plus facile, plus simple avec le temps. Au bout de quelques semaines, de quelques mois, « tout roule Â» normalement. La maman et son bébé ont appris à se connaître, à s’apprivoiser et la famille se construit autour de ce petit être.

 

Les bébés passent dans leur développement par des paliers aussi appelés pics de croissance. Ces pics de croissance ont souvent lieu vers 10 jours, 3 semaines, 6 semaines, 3 mois, 6 mois, 12 mois. Ce sont bien sûr des fourchettes de temps, chaque bébé est différent !

Il ne faut pas vous inquiéter, c’est tout à fait normal dans l’évolution de votre bébé.

Durant ces pics de croissance, la demande en lait maternel du bébé va augmenter. Il va falloir quelques jours (parfois 3 ou 4) pour que la lactation de la maman s’accorde aux nouveaux besoins de l’enfant.

A cette période vous pouvez avoir l’impression de manquer de lait, il peut vous sembler que le bébé réclame plus et qu’il ne reçoit pas assez, qu’il s’énerve, qu’il pleure, qu’il a faim. Ne vous affolez pas. Vous ne manquez pas de lait, ce sont les besoins du bébé qui augmentent, votre lactation va augmenter pour satisfaire les nouveaux besoins du bébé. Reposez vous au maximum, passez du temps avec votre enfant et proposer le sein souvent, faites du peau à peau, porter votre bébé, parlez-lui.

 

Le lait maternel évolue avec l’enfant, il est en perpétuel changement. Le lait maternel s’adapte aux besoins du bébé dans la journée, dans l’heure et même au cours d’une tétée. Il s’enrichit en graisses et en nutriments avec l’évolution des besoins de l’enfant.  

Le lait maternel est adapté à la croissance d’un bébé humain.

 

L’allaitement maternel peut se poursuivre jusqu’à ce que l’enfant n’en ai plus le besoin (2, 3, 4, 5 ans…ou plus !) sans aucun problème.

La lactation « autocrine Â» ou « automatique Â»

 

Vers 4 à 6 mois d’allaitement, les seins reprennent leur souplesse. Ils peuvent sembler « mous Â» ou « vides Â» par rapport aux premiers mois. Cela ne veut absolument pas dire que la lactation a baissé ou que le lait diminue en quantité, le lait maternel est toujours là. La production lactée n’a rien à voir avec la taille ou la texture des seins. Ce changement dans la morphologie peut inquiéter, la lactation prend en fait son rythme de croisière.

 

Ce changement est provoqué par les hormones : le taux de prolactine va redescendre, la glande mammaire gère alors la lactation de façon autonome (ou autocrine) en fonction du taux de remplissage et de la fréquence des tétées.

C’est à ce moment que l’on profite le plus de l’allaitement. C’est aussi malheureusement à ce moment que la plupart des mères arrêtent d’allaiter et/ou reprennent le travail.

Les montées de lait intempestives avec auréoles et fuites sont bien souvent finies. Les tétées peuvent être plus aléatoires, le rythme irrégulier ou non…le bébé a aussi pris ses repères. L’allaitement fait partie de sa vie, de son quotidien. C’est important de connaître cette étape de la lactation pour ne pas se faire de fausse idée sur sa production lactée, surtout si ce passage en « lactation autocrine Â» correspond à un pic de croissance.

La diversification

 

Vers 6 mois (en fonction de chaque enfant), le lait maternel n’est à lui seul plus suffisant pour subvenir à tous les besoins du bébé. L’introduction de nouveaux aliments sera nécessaire en plus du lait maternel qui reste la base de l’alimentation.

 

Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) : « Pour l’ensemble d’une population, on recommande désormais l’allaitement exclusif au sein pendant les six premiers mois de la vie et il doit se poursuivre ensuite jusqu’à l’âge de deux ans au moins, en l’associant à une alimentation de complément qui convienne. Â»

« Mme si, à partir de 6 mois, un nourrisson a besoin d’autres aliments en plus du lait maternel, celui-ci demeure une source importante d’énergie, de protéines et d’autres nutriments comme la vitamine A et le fer. Le lait maternel contribue à protéger l’enfant de maladies aussi longtemps qu’il est nourri au sein. Il est recommandé qu’une mère continue à allaiter son enfant jusqu’à 2 ans et au-delà aussi longtemps que son enfant et elle le désirent. L’allaitement maternel peut réconforter un enfant qui pleure et est une source importante de nutriments quand un enfant est malade. Â»

 

 

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