top of page

Surmonter les difficultés

 

Si les tétées commencent à vous faire mal, rien qu’un peu, il faut en chercher la cause, ce n’est pas normal.

 

 

La douleur du sein, du mamelon

 

La meilleure des choses à mettre en place pour la douleur du sein ou du mamelon est la prévention. La prévention commence dès les premiers jours par une bonne mise au sein et une bonne position du bébé au sein.

La plupart du temps, la douleur vient d’une mauvaise position du bébé au sein ou d’un problème de succion ou les deux. La position est facilement rectifiable. Le problème de succion s’il est suspecté devra être l’objet d’une consultation. Pour soulager les douleurs, de mutliples solutions existent : homéopathie, crèmes à base de lanoline, lait de fin de tétée sur le mamelon, etc.

 

Les gerçures, les crevasses

 

Les crevasses et les gerçures sont dues le plus souvent à une mauvaise position du bébé au sein ou d’une mauvaise technique de position. Plus rarement, elles peuvent être dues à un problème de succion (frein de langue ou de lèvre). Elles peuvent être évitées !!

Si elles apparaissent malheureusement, elles peuvent être rapidement soulagées.

Les crevasses sont des lésions de la peau, elles ont l’aspect de petites lignes rouges ou de petites fissures à la surface du mamelon.

La première des choses à mettre en place est de corriger la façon de mettre au sein le bébé et sa position au cours de l’allaitement. La mauvaise prise en bouche du mamelon provoque les crevasses et les gerçures. Pour réhydrater la peau et l’aider à cicatriser, on peut étaler du lait gras de fin de tétée ou des crèmes spéciales à base de lanoline qui n’ont pas besoin d’être enlevée avant la tétée. Laisser la poitrine à l’air libre au maximum.

Les bouts de sein en silicone ne sont à utiliser qu’en dernier recours et pendant peu de temps.

La confusion sein/tétine

 

La succion du sein est complètement différente de la façon de boire au biberon, il s’agit de deux techniques radicalement différentes. La position de la langue, de la bouche, des mâchoires n’est pas comparable. Donner une tétine ou un biberon à un nourrisson peut entraîner une confusion dans sa façon de téter et entraîner de sérieuses difficultés, notamment un refus du sein.

 

Pour boire au biberon, le bébé n’a pas besoin d’ouvrir grand la bouche, le lait coule tout seul, le bébé n’a pas besoin de faire fonctionner sa langue car la tétine est dure et ne s’allonge pas du tout vers le fond de son palais. C’est une façon de boire passive.

 

La différence de succion qui existe entre ces deux modes peut perturber le bébé surtout dans ses premiers jours ou premières semaines. Pour certains bébés, un seul biberon pourra provoquer cette confusion, pour d’autres ils n’auront pas de soucis à passer du biberon au sein. Le même phénomène peut se produire avec l’utilisation de bouts de sein en silicone ou avec une tétine.

 

Une confusion sein/tétine chez un nourrisson se repère quand le bébé pince le sein, qu’il s’énerve car le lait n’arrive pas immédiatement. La mère peut alors ressentir des douleurs et l’enfant ne pas recevoir assez de lait maternel. En premier lieu, supprimer tout biberon ou tétine, ne plus donner de compléments au bébé mais favorisez l’allaitement au sein.

Il faut alors réapprendre au bébé à téter,les premiers temps peuvent être difficiles mais cela ne dure pas, faites vous aider et armez vous de patience.

Pour éviter la confusion sein/tétine si le bébé ne peut recevoir le lait directement du sein de sa mère, il existe d’autres dispositifs que le biberon, tout aussi efficaces !

Le Dispositif d’Aide à la Lactation, le biberon-tasse ou encore une tasse tout simple, une seringue. Ces systèmes sont a tester car la conséquence d’une confusion sein/tétine est un sevrage précoce non souhaité.

Le frein de langue/de lèvre

 

Le frein de langue est une petite membrane située sous la langue, le frein de lèvre est cette membrane sous la lèvre supérieure ou inférieure.

Chez certains bébés, le frein de langue ou de lèvre peut être trop court. Il empêche la langue du bébé de se placer correctement sous le mamelon et l’aréole et sur la gencive inférieure. Cela entraîne une mauvaise succion, le bébé ne reçoit pas assez de lait et des douleurs aux mamelons pour la mère. La solution est de pratiquer une freinectomie (de couper la membrane) par un professionnel. C’est une opération rapide, simple ne nécessitant pas d’anesthésie et non douloureuse pour le bébé. Le nourrisson peut être mis au sein directement après l’opération.

 

L’engorgement

 

Pour lutter contre l’apparition d’un engorgement, la prévention est essentielle. Les tétées fréquentes et efficaces des deux seins sont une excellente prévention. Ce qui favorise les engorgements sont des tétées à horaires fixes, minutées, le bébé ne vide pas les seins entièrement. Il peut également s’agir d’une pression exercée sur les seins (soutien gorge, vêtements trop serrés)

Un engorgement est une tension, une augmentation du volume des seins accompagnées de sensations de chaleurs dans les seins et d’une légère fièvre.

Pour solutionner un engorgement, on fait téter le bébé souvent et les deus seins jusqu’à ce qu’ils soient « vides Â». Pour soulager, on peut, selon ce qui va fonctionner appliquer du froid ou du chaud sur les seins. Les douches chaudes et les massages des seins sont aussi très indiqués. La maman peut aussi se soulager en exprimant le trop plein de lait manuellement. Un autre remède consiste à appliquer des feuilles de chou vert sur le sein pendant une vingtaine de minute deux fois par jour.

La mastite, la lymphangite

 

La mastite est une inflammation d’une zone du sein accompagnée de plaques rouges et d’une fièvre, de frissons. Elle est souvent la conséquence d’un engorgement non soigné ou d’un canal lactifère bouché. Elle peut aussi être d’origine bactérienne.

Les solutions a apporter sont le repos, faire téter son bébé très souvent et lui laisser vider les deux seins. Vous pouvez également appliquer de la chaleur sur la zone sensible et douloureuse. Si la mastite persiste plus de 24h à 48h, il faut consulter un professionnel.

 

Canal lactifère bouché

 

Le lait arrive dans la bouche du bébé par un réseau de canaux appelés canaux lactifères. Il peut arriver qu’ils se bouchent. Si vous avez des récidives, vous pouvez prendre de la lécithine en complément alimentaire. La lécithine peut agir en diminuant la viscosité du lait. Une zone sensible chaude et certaine fois rougie apparaît sur une partie du sein. Cela peut être accompagné d’un état fiévreux. Certaines fois, une petite ampoule peut se former sur le mamelon. Vous pouvez solutionner ce problème en drainant mieux la zone affectée en mettant souvent bébé au sein sur cette partie, on peut également pratiquer la compression du sein pendant la tétée. Le repos et l’application de chaleur aideront à surmonter cette difficulté.

La candidose

 

La candidose mammaire est l’invasion du mamelon par un champignon, le Candida albicans. Elle apparaît souvent par transmission lorsque le bébé a du muguet dans la bouche (langue blanche et pâteuse en dehors des tétées) ou lorsque la mère à un terrain à mycoses. Elle peut également être favorisé par la prise d’antibiotiques par la mère, une crevasse, des vêtements ou des coussinets d’allaitement favorisants la macération, les pilules contraceptives, trop ou pas assez d’hygiène.

La candidose se manifeste par une douleur intense au niveau des mamelons puis au niveau des seins si la mycose est remontée le long des canaux lactifères. Cette douleur provoque des sensations de brûlures, de pointes de feu.

Les mamelons peuvent être irrités, avoir un aspect rose brillant. La candidose provoque également des démangeaisons.

Il faut traiter le bébé et sa mère en même temps sinon il y a des risques qu’ils se réinfectent l’un l’autre. Il faut limitée la propagation du candida et rétablir la flore du mamelon. Vous pouvez  traiter la candidose avec du violet de gentiane, solution aqueuse à 1% à appliquer après la tétée dans la bouche du bébé à l’aide d’un coton tige et sur les mamelons à l’aide d’un autre coton tige. L’extrait de graine de pamplemousse peut aussi être utilisé par voie orale ou directement sur les mamelons où il doit être dilué. En parallèle, une cure de probiotiques est recommandée.

Vous pouvez également traiter le candida par des crèmes antifongiques adaptées à l’allaitement et aux nourrissons. Demandez conseil à un professionnel. Si les brûlures persistent, il faut absolument consulter.

Le Réflexe d'Ejection Fort (REF)

 

Le REF c’est trop de lait, trop vite et trop fort. Le bébé se retire du sein et des jets de lait giclent. Certaines fois, le REF peut être plus fort sur un des deux seins. On ne sait pas comment arrive le REF, si cela vient des hormones ou de la capacité de stockage des seins de la mère, de la « livraison Â» du lait. Le bébé qui boit à un sein ayant un réflexe d’éjection fort peut avoir des selles « explosives Â», liquides et vertes et mousseuses, souvent cela s’accompagne de coliques. Le bébé reçoit plus de lait de début de tétée riche en lactose que de lait de fin de tétée riche en graisses, ce qui provoque les coliques et les selles vertes. Le REF peut être très inconfortable pour l’enfant et sa mère. Le bébé s’énerve au sein, est étouffé par le jet de lait qui arrive trop fort dans sa bouche, il semble ne pas aimer être au sein, ne se calme pas. La mère est inquiète, elle se demande si son lait est suffisant, nourrissant. Les tétées de nuit ou du réveil se passent généralement bien, on ne sait l’expliquer. Le bébé prend normalement du poids.

Pour solutionner un REF, il faut d’abord comprendre comment fonctionne la physiologie d’une tétée. Il faut ensuite diminuer la quantité et le débit du lait qui arrive dans la bouche du bébé et que le bébé arrive à gérer les tétées. Bien souvent, la solution vient avec le temps, en mettant en place des astuces propres à chacun. Evitez les tire-lait qui stimulent trop la lactation en cas de REF et surtout, cesser les compléments alimentaires qui favorise la lactation. Evitez de porter des coquilles pour recueillir votre lait, leur pression sur le mamelon stimule la lactation. Les sous-vêtements trop serrés peuvent aussi en être la cause.

Il vaut mieux donner le sein plus souvent pour éviter de trop stocker. Avant la tétée, la mère peut exprimer manuellement le lait du début jusqu’au réflexe d’éjection et donner le sein plus sereinement. On peut interrompre la tétée avant que l’enfant ne s’étouffe avec le lait quand il déglutit à toute vitesse et calmer le jeu, faire une pause.

La position du bébé est également importante pour aider l’enfant à gérer le flux de lait. Plus le bébé est surélevé par rapport à sa mère, moins le jet de lait sera fort, la position semi couchée avec le bébé surélevé est à tenter. Allaiter allongée permet à l’enfant de laisser couler le trop plein de lait par la commissure des lèvres. Elle permet également à la mère de se reposer et de souffler face à la pression que sont les tétées avec un REF…Allaiter le bébé dans une écharpe de portage ou l’enfant assis à califourchon face au mamelon est bonne aussi.

La grève de tétée, le refus du sein

 

C’est certainement une des pires difficultés de l’allaitement maternel si elle survient…c’est très déroutant et angoissant pour la mère. Elle se sent frustrée, désemparée, ne sait pas ce qui se passe et surtout elle se sent rejetée par son bébé et commence à perdre sa confiance en sa capacité de nourrir son enfant.

Une grève de tétée ne peut être assimilée à un sevrage naturel de la part du bébé. La grève survient spontanément, l’enfant est agité, mal à l’aise. Il chercher à prendre le sein mais quelque chose l’incommode, le dérange. La mère sent bien qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond mais est désemparée. Le sevrage naturel, au contraire, se fait en douceur, sans gène ni inconfort dans le temps dont l’enfant à besoin pour se sevrer du lait maternel et surtout quand il y est prêt physiologiquement et psychologiquement.

La grève de tétée ne dure pas, il faut soit en trouver la cause soit si on en a fait le tour laisser le temps à l’enfant de revenir au sein de lui-même. Généralement, le bébé « gréviste Â» va téter tranquillement la nuit ou lors de ses réveils, il ne reste pas non plus complètement sans apportde lait maternel. Pour la mère, on peut exprimer manuellement le lait stocké et non consommé pour éviter des engorgements et des inconforts. Un bébé qui semble refuser le sein dès la naissance a souvent été perturbé pendant l’accouchement ou juste après celui-ci. L’introduction de sucette ou de biberon durant les premières heures et même pendant les premières semaines de vie est à éviter. Le nouveau-né et même le bébé plus grand peuvent refuser le sein subitement à cause d’un REF, en cas de stress ou de grosse fatigue de la mère ou d’un climat familial difficile (tensions au sein de la famille, déménagement, etc.) Une nouvelle étape dans le développement de l’enfant ou une maladie peuvent aussi temporairement l’éloigner du sein. Pour arriver à identifier la cause du refus de téter, il faut s’armer de patience, parler à son enfant, exprimer ses sentiments et essayer de solutionner. Il ne faut pas forcer l’enfant à reprendre le sein, cela aurait l’effet inverse. Le repos, le peau à peau, les câlins, les massages, le portage en écharpe sont très utiles dans ce cas là. Surtout, il faut que la mère se sente épaulée et soutenue par son entourage, qu’elle ne reste pas seule. Voir d'autres enfants téter peut aussi mettre fin à la grève.

bottom of page